Biographie

Hélène Cadou est née à Mesquer (Loire Atlantique), en 1922. Ses parents Julien Laurent et Jeanne, née Rivière, étaient instituteurs, sa mère étant elle-même fille d’instituteurs. Hélène est le troisième des quatre enfants de cette famille unie et aimante. Elle fait ses études secondaires au lycée Gabriel Guist’hau à Nantes, ou ses parents ont été nommés. Adolescente, férue de littérature et de philosophie, elle écrit quelques poèmes, : sa sœur aînée Jeanne, elle-même philosophe, l’accompagne dans ses études. Elle entend parler de René Guy Cadou à la maison : il est le fils d’un collègue de Julien Laurent, et condisciple du frère aîné d’Hélène au lycée Clémenceau. Un jour de 1937, Julien Laurent rapporte à la maison « Brancardiers de l’aube », que René Guy Cadou vient de publier : elle est éblouie.

Mais elle ne rencontrera René Guy qu’en 1943 : un groupe d’étudiant dont elle fait partie décide d’aller à sa rencontre à Clisson où il est instituteur.  Dès le lendemain, une correspondance se noue entre eux, et elle partage dès lors tout avec lui. Ils ne peuvent se marier qu’en 1946 : la guerre, la maladie, les études de philosophie d’Hélène à Bordeaux l’hiver 43-44 auprès de sa sœur qui y enseigne sont des obstacles successifs. René Guy ayant obtenu sa titularisation, ils s’installent à Louisfert, près de Châteaubriant,  jusqu’à la mort de René Guy Cadou en mars 1951.

Grâce à des amis – notamment le peintre Roger Toulouse, ami de Max Jacob, et de Roger Secrétain, journaliste et futur maire -, elle trouve un poste de bibliothécaire à Orléans, chargée de la Lecture publique puis du « fonds d’étude », adjointe de Georges Bataille, puis de François Hauchecorne. Elle est aussi acteur de premier plan de la vie culturelle orléanaise, présidente de l’Asssociation de préfiguration de la Maison de la Culture, puis de celle-ci, de 1967 à 1975. Elle consacre une grande partie de sa vie à la publication et à la diffusion de l’œuvre de René Guy Cadou, mais elle est rapidement entraînée par sa propre vocation de poète : après « Le Bonheur du jour » en 1956, et « Cantate des nuits intérieures » en 1958, viendront 24 autres titres de 1977 à 2006 ; elle reçoit le prix Verlaine en 1990. Seghers, puis Rougerie et Jacques Brémond sont ses très fidèles éditeurs. Elle consacre à René Guy son mémoire de maîtrise, puis deux livres : « C’était hier et c’est demain » et « Une vie entière » (Ed. du Rocher).

En 1993, Hélène Cadou, en retraite, revient à Nantes et à Louisfert. Elle fait don à la Ville de Nantes de l’ensemble des manuscrits, livres et correspondances de René Guy Cadou ; la ville crée le « Centre René Guy Cadou », Hélène s’attelle à l’immense tâche de gérer ce fonds. Il a été intégré dans les collections patrimoniales de la Médiathèque de Nantes sous forme de « Fonds Cadou » , et l’ensemble des manuscrits d’Hélène Cadou l’y a rejoint. Il est consultable. En même temps, la commune de Louisfert réhabilite la maison d’école et la classe unique où René Guy a enseigné, la transformant en petit musée. Jusqu’en 2008, Hélène y passe trois à quatre mois d’été par an, recevant un très grand nombre de visiteurs venus à sa rencontre. La Demeure d’Hélène et René Guy Cadou est devenue aussi résidence d’écrivains et artistes, gérée maintenant par la Communauté de communes de Châteaubriant – Derval.  Le Musée se visite sur demande à l’Office du tourisme.

Hélène Cadou était Chevalier dans l’Ordre du mérite, Chevalier des Arts et Lettres.

Hélène Cadou est décédée le 21 juin 2014.